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Faites l'expérience... Pas hésiter!
C'est un peu carte postale comme vue...Sans doute mais c'est Luz st Sauveur dans les Pyrénées. C'est surtout notre point de départ de cette nouvelle rando....
Détermination de l'itinéraire. Phase fondamentale, certainnement quand on sait que cet itinéraire est chaque jour adapté en fonction des performances des participants.
Marc prend les choses en main, c'est tres bien. Ca lui fait du bien, et nous aussi. Nous sommes à la veille du départ, étalés sur l'herbe rassurante, insouciants, à vaguement écouter le projet de Marc.
Chacun fait ce qu'il entend...
Tais-toi et marche!
Là-haut, c'était juste magnifique.Quand on atteind ce col, après une journée de marche progressive, on touche à la divinité de ce que nos esprits occidentaux étriqués, consumméristes et matérialistes peuvent prétendre. Certains d'entre nous en profiteront pour s'aimer.
La pause entre les pas, est l'occasion d'échanges intenses sur les questions déterminantes du futur de nos existences.
On reconnait Marc, Vanessa et Caro en plein échange réjouisant. Cela dit, c'est une question à la quelle je n'ai pas trouvé à ce jour de réponse: pourquoi les carrelages des piscines sont glissants? Ca fait des siècles que l'homme construit des piscine, et cela fait le même temps que les carrelages de ces piscines sont glissants. Pourtant, il existe des carrelages non glissants, avec des stries qui ne déchirent pas les pieds.
Le soir venu (c'est à dire, à nos äges et en montagne, assez tôt), nous hésitons pas à donner de notre intégrité physique en nous plongeant dans un liquide tres tres froid. Je ne pensais d'ailleurs pas être capable de le faire, il a fallu que je le fasse pour le croire...
Utile sans doute de préciser que le plongeur représenté est Marc.
Ci-dessous, Max à l'action
La mise sous tente. Un des tout bons points de la rando en itinérance: pouvoir poser son bivouac en dehors des structures. Personnellement, je cherche en montagne (comme ailleurs) à maximiser le sentiment d'autonomie, je fuis ce qui ressemble à l'encadrement et à la structure conventionnée. Le refuge constitue un exemple d'encadremment assez exhaustif. Le refuge implique de dormir sous un toit, de manger des quantités inadaptées, de bénéficier d'un peu de confort matériel, de boire de l'alcool, d'organiser son temps de pause comme dans un foyer, de faire caca sur un binoche, de placer ses chaussures dans une armoire spécifique et de discuter de choses conventionées dans la soirée précédent le coucher. Dans un refuge, la marge de manoeuvre est restriente. C'est tout comme à la maison...
Alors que la rando itinérante te permet de ne t'encombrer d'aucune de ces convenances et de choisir sur base de critères ni objectifs, ni rationnels, de te poser à tel endroit, de sentir que tu as froid, que tu es fatigué, que tu n'as pas accés à de l'eau courante, que le temps se dilate, que ton repas à base de poudre industrielle est délicieux, que les conversations t'emportent dans les lieux improbables, que les étoiles s'offrent à toi et que la pluie de la nuit est mouillée.
Caro partiicpe au montagne de la tente...
Les décors dans lesquels nous évoluons sont majestueux. Le 3eme jour, nous sommes dans les BD de Buddy Longway de Derib, même l'odeur est respectée...
Il faudra féliciter le chef image, une vraie réussite. Le décor appelle, en outre, à rencontrer un ours. Ils ont été ré-introduits, il y en a maintenant une 20taine dans les Pyrénées. Nous progressons toujours vers davantage de nature sauvage, nous pourrions en croiser. Crainte et impatience...
La chaussure à l'avant plan contient mon pied droit. Sur le genou plus haut est posé le carnet de dessins.
Les paysages sont somptueux, le vide est grandiose...
Fondamental dans une rando itinérante, la qualité de la bouffe lyophilisée. Ne pas se tromper, une erreur peut être fatale...
Cordélia recommande de bien mélanger. Entrainez-vous chez vous avant le départ. D'autres participants n'ont pas hésiter à prendre des goûts artisanaux type raclette ou autre roti orloff. Nous n'avons peur de rien.
EDF non plus n'a peur de rien. Ils n'hésitent pas à construire un barrage d'une puissancve d'ampleur à en juger par la superficie du lac qu'ils créent derrière. On se donne les moyens de pouvoir faire face aux risques de black out. En 2014, faudra pas que l'on puisse manquer d'électrcité pour alimenter nos appareils à dépendance.
Peu importe, il nous faut passer ce barrage en construction. durant les travaux, les indications ne sont pas claires.
Cela nous permet d'engager la conversation avec le personnel EDF.
La marche en montagne c'est méditation et échanges.
Sabine est claire par rapport à mes questions infinies
Réaliste...?
L'histoire ne donne pas l'épilogue de la rencontre avec notre ours attendu.
Faim
L'an dernier, en 2013, nous avions, pour les vacances, proposer à notre fille Amaëlle d'aller prendre le gouter à Bangkok où vit désormais son amie Luna. Un petit gouter entre ami de 30 jours...voir onglet "Vogue en Thaillande" dans ce même blog (Pas hésiter à aller voir).
En 2014, nous réitérons l’expérience de la rencontre annuelle avec Luna. Pas de concession quant à la culture de l’amitié de deux petites filles vivant à des dizaines de milliers de kilomètres…Et vous trouvez ça raisonnable ? Euh ?!...Oui mais cette année, ça se passe dans le Médoc. Carrément moins loin et finalement presqu’autant inconnu. Le Médoc est la zone où la famille Velly, Luna comprise, est implantée en France et ils y passent quelques semaines en août. Rien ne s’opposait donc à cette rencontre.
Sur le chemin, nous faisons escale à Romorantin, sur la Loire, en visite chez Manon et Didier.
Cette batisse est la maison familliale de Didier, nous y sommes accueillis parfaitement. Le soleil et la pluie nous gâtent.
Didier nous gate en nous servant de la biche locale
et des histoires moins locales
Je n'ai jamais les 4 Jean à Romorantin...Un ou l'autre peut-être, et pas ensemble.
Le jardin et Caro aussi nous gâtent...en goflant les brassards de Roméo.
L'apéro reste toujours le plus utile
Quoi, ton fils est pouilleux ? Tout ce qui est retranscrit sur ce blog est vrai...Sur cette base, oui, mon fils est pouilleux...mais ça passe.
A Romorantin, nous avons fait des balades à vélo sous la pluie mais nous avons aussi été visiter Cheverny, le château dont Hergé s'est inspiré pour établir Moulinsart. Ce qu'Hergé n'évoque pas, c'est le chenil de Cheverny. Devant le parc, se tient un chenil.. Impossible à rater à l'odeur. Ca PUE solidement. C'est autre chose que les poux....Ca PUE. Plus de 100 canidés sur un terrain clos dans lequel 4 chiens se sentiraient déjà serré, ça fait des très sérieux dégâts olfactifs. A noter que les humains se massent aux grilles pour bien renifler le cul de ces chiens de chasse...
L'odeur insoutenable nous force à quitter les lieux, nous prenons la route vers notre destination programmée, le Médoc.
C'est aussi accueillant, une station service, à SPY ou sur la route du Médoc.
Roulons en communion...
Sur le chemin, à hauteur de Royan, nous prenons le bateau qui nou smènera sur la pointe du Médoc. Le vent de l'Atlantique vient nous rappeler que la vie se situe à la mer.
Une motarde attend le bateau dans la file à côté de la nötre...Son engin est classieux.
L'amour n'est qu'une question d'ajustement d'approches égocentrées. On ne va pas en faire un plat...
Nous arrivons au Camping des familles, établissement qui porte on ne peut mieux son nom. Pas le moindre doute, on est pas dans un camping d'Ibiza, les résidents, les infrastructures, les comportements n'ont rien de comparable et c'est peu dire. Cela dit, finalement, c'est ce camping qui nous fallait vu la configuration de notre cordée...très familiale. Nous y rejoignons Deborah et ses fils.
De là, nous partons à la découverte du Médoc.
C’est ici qu’il faut bien intégrer que le Médoc est terre de nudisme historique sur la façade Atlantique française depuis les années 1970. Dans la foulée de 68 et le souffle de vent de mise à nu des conventions, des esprits et des corps, qu’il génère, les plages du Médoc se sont montrées accueillantes pour les adeptes du naturisme. Au Nord de Montalivet, s’étend, enfoncé dans le sable, sous la pineraie, Euromat, le camping naturiste d’une capacité de 15.000 têtes de pipe…Tête de quoi ? Avec cette capacité, Euromat s’impose comme la Mecque des « tout nus ». Les poitrines et testicules de toute l’Europe s’y donnent rendez-vous depuis 4 décennies.
Le programme des visites à la plage agitait forcement notre curiosité.
Les plages naturistes bordent les autres et les limites sont poreuses. Il est très fréquent de croiser sur le terrain des emmaillotés, un couple de tout nu, main dans la main, se baladant les pieds dans l’eau. De même, il est également fréquent de se retrouver au cours d’un petit trot effectué le long de l’écume, au centre des nudistes étalés au soleil.
La première entité dans le plus simple appareil qui m’ai été donné de rencontrer sur la plage, fut cette Lada.
Elle sillonne la plage, avec à son bord, les sauveteurs qui quadrillent la zone. Les vagues de la façade Atlantique ont de la gueule. Perso, j'adore me faire bousculer par ces rouleaux puissants mais, sans conteste, ils constituent un danger pour les peu regardant. La Lada justifie sa prestation de souris fouineuse par la présence de ce danger aux lames de fond aiguisées.
Bon, par rapport à ce dernier dessin, je dois à la vérité historique de dire que les tout nus que nous croisons sur le sable, sont très majoritairement des gens de la génération qui a vécu 68 plutôt que des personnes nées à l’approche du tournant du nouveau siècle.
Il reste que le Médoc entre dans ce nouveau siècle avec une longeur d'avance sur le reste du monde. Les dizaines de km de côte du Médoc le sont restés. Les dizaines de km de côte depuis la pointe Médoc au Cap-Feret sont intactes, pas de grosses digues pleine de minéral, pas de constructions humaines…Rien que du sable, de la dune et des pineraies. La réglementation stricte protège ces côtes. Le pied…nu. Que les actuelles générations et les générations futures prennent la mesure de ce que cela impose.
Dans la foulée de notre séjour sous les pins, nous nous engageons sur les versants des Pyrénées, mais ceci est une autre histoire que vous trouverez dans l’onglet à venir.
Mi-voiture, mi-bateau, cet engin pas clair, s'étend sur le sable, sous le soleil...Il engloutit à 14h, 15h et 16h30, les touristes crédules, sensibles à la beauté de l'écume...
Il me fait de l'ombre
Mi-ferraille, mi-chair, cet engin assez clair s'élance vers le ciel, le pied dans le sable, sous le soleil... Il engloutit en permanence les regards de chacun, incrédules, sensibles à l'amertume.
On lui fait de l'ombre.
Mi-dieu, mi-cochon, cet engin pas sain, s'écrase au sol, sous le sable...Il englouti femmes et hommes, spécifiquement les enfants, incrédules. C'est un prof...
Il est fait d'ombre.
Le 30 octobre 2013, nous prenons le train à la gare du midi à 10h11 pour joindre Marseille en direct. Il est prévu que nous y passions 4 jours, visite de la ville pour visite de la ville. Emballant...Sauf que dans la vraie vie, nous ne prendrons pas ce train du 30 octobre 2013 à 10h11 à la gare du Midi. C'était en effet sans compter sur les surprises que nous réserve l'escalator de descente dans la station Métro de "Hotel des Monnaies".
Roméo, 3 ans, perd l'équilibre sur la première marche mouvante, et se réceptionne utilement avec les mains qu'il place derrière pour amortir la chute. Les peitis doigts de la main droite trouvent, seuls, le chemin de l'espace pourtant étroit, qui sépare le côté latérale des marches et la paroi. L'ensemble mixé au mouvement implacable de l'escalier mécanique ne laisse pas indemne la petite main du bambin. Je dois le constater rapidement après m'être vigoureusement élancé et avoir remonté en précipitation les 3 marches qui me séparent de lui. Dans un mouvement non réflechi, je tire la petite main qui ressort noire de graisse, visiblement écharppée et goutant de sang rouge....AAAARHG!!!l Non pas encore... Mais si , ma grande. Pas la peine de nier, tu as ton fils dans les bras qui a la main en sang derrière les couches de cette infâme graisse. Comment ne pas croire qu'en plus, c'est peut-être ce geste de retirer la main qui a provoqué le drame? De toutes façons, la question reste d'une implacable évidence: mais qui sont ces parents irresponsables? Laisse-t-on réellement un enfant de 3 ans descendre seul sur un escalator de merde?
Soit, nous partirons après 15h...Bravo les parents.
Marseille, nous voici. C'est un Port, d'abord, puis ça s'étend largement sur les flancs de montagnes derrière. C'est chatoyant au regard. Sous le ciel bleu, la pierre taillée ocre impose son vécu. Ce n'était pas clair pour moi que la ville fut autant, à la fois, mer et mont.
Dans le Port, d'abord, on trouve des types à la corpulence de Depardieu qui s'affairent lentement sur un bateau plus petit qu'eux.
Tu as vu? Celui-ci se déshabille...
C'est clair que ces types contribuent directement au folklore de la Ville, à se demander s'ils ne sont pas engagés par la Municipalité à cette fin? C'est clair aussi qu'ils le font bien, ils possèdent le rôle... jusqu'à l'odeur.
Le Port est prolongé par la Canebière, l'artère principale de la ville. La Canebière tient son nom du canabis. Marseille fut le comptoir de référence du chanvre. ll le reste.
Et puis au dessus, la bonneee mère veille sur le tout, sur toi aussi
La bonneee Mère est ré-incarnée en une multitude de Marseillaises qui veillent aussi sur tout et sur toi...
En cette fin d'année culturelle, Marseille brille. La Ville est l'écrin de multiples activités et initiatives culturelles
Plus de 600 millions € ont été injectés pour faire de Marseille, la ville du raket, de la drogue, de la prostitution et des réglements de comptes, un havre touristique à la cosmétique irréprochable. Le MuCem en est lepoint d'orge, avec en outre la restauration de petit chateau d'assault à l'entrée du Port.
Le Port industriel a fait place aux nouveaux Musées. Ca m'évoque le quartier des Musées de Vienne. Un foisonnement de bâtiments, d'expositions, d'activités. Un impressionannt hangar industriel de la taille des plus imposants paquebots, est notamment converti en centre culturel, il conserve son nom originel: le J1. Une vue de l'intérieur du J1:
Derrière ces récents aménagements pour faire de Marseille la seconde ville de destination touristique de France, subsistent les quartiers populaires. Le "panier" en est le produit d'appel. Il est tres fréquentable, n'est ce pas. Petites maisons, petites rues, petits escaliers, petits paniers et grosses crottes de chien.
Marseille, ce sont aussi les Calanques. Alors, nous n'aurons pas pris le temps de visiter les Calanques mais nous irons bien sur les îles en face, qui évoquent sans équivoques, ces Calanques. Il s'agit des îles du Frioul et d'If.
Sur le bateau du retour vers Marseille, une histoire en cours et en mouvement
La Citée radieuse que Lecorbusier conceptualise dans les années 1950, est un must. La concrétisation de l'aménagement urbain utopique au paroxinsme. Tout tient dans un bâtiment ultra fonctionnel. Toutes les fonctions sont collées l'un à l'autre, habitations, restaurant, école, magasins, boulangerie, service de poste, ... Chaque cm carré a fait l'objet d'une réflexion utilitariste pousée, y compris au niveau de la lumière. Les unités d'habitation s'emboitent l'une dans l'autre.
Même l'accès à l'espace extérieur est assuré. Sur le toit de l'immeuble, se trouvent la cour de récréation, la promenade, l'amphithéatre, la plaine de jeux, les tours d'observation, ...
Prenez...Buvez et mangez-en tous, ceci est mon sang et mon corps busier pour vous...
Mais dis donc, Marseille, c'est nettement plus propret que je ne pensais. La volonté d'investir dans l'espace public est flagrante. Notamment, le Mirroir sur le vieux Port en est une expression évidente. En outre, il subsiste un volet très populaire, assurant à l'ensemble un semblant d'authenticité.
Et les humains derrière les pierres ocres?
Dans la rue, il y a de la vie. Des types aux tables des cafés... Eux aussi, ils assurent l'authenticité. Eh, je regrette tous les jours de ne pouvoir mieux dessiner l'accent et l'intonation de leurs converstations.
D'autres patientent...
D'autres encore patientent aussi
Au restaurant, nous voisinons deux frères qui se retrouvent apres visiblement une période de séparation....
Au pied de notre appart-hotel, une hotesse visiblement expérimentée. Elle patine là le matin. Je ne l'ai jamais vu l'après-midi.
Elle travaille à mi-temps...
Si Marseille rime incontestablement avec merveille, il y a aussi quelque chose qui relève de la misère. La Capitale culturelle a permi le développement cosmétique important autour du Port mais le nord de la ville vit à un autre rythme. On est davantage dans la capitale du crime. 24 morts en 2012, corruption policière, réglement compte en rue à coups de flingues ou de voitures crabonisées...
Règlement de compte dans le secteur nord...
Dans la zone, le modèle, c'est le caïd. il convient d'assurer une réputation de délinquant, le mode de vie, ce sont les chemises et chaussures haute couture à 19 ans grâce à la vente de la dope et l'intégration d'un réseau au sein duquel il convient de prendre de l'autonomoie. Puis rapidement ce sont les ennuis, les règlements de compte entre caïd et la mort par carbonisation...
La pègre à Marseille date des années 1930. Un concessionnaire citroen se souvient
Nous n'avons visité que la vitrine présentable de la Ville. Nous n'avons rien vu du racket qui traine même dans le centre. Nous avons juste vu les putes et été victimes d'une tentative de pickpocketage...
Prochaine fois, c'est le nord qui doit être visité.
Dans un bar, le jour du départ, je croise un dessinateur àtablé devant son café.
On retiendra entres autres de notre visite de Marseille que la différence entre Florence et Marseille tient notamment au fait qu'il y a plus de Florence qui ont visité Marseille que l'inverse...
AAH, nous y sommes...Fin septembre, la rando avec Marc. Chaque année à cette époque, je me retrouve avec Marc face au vide...
Le vide, on ne sait pas où nous allons... Où nous allons vivre un morceau de vie. C'est le principe, chaque année, se trouver face au vide et se laisser engloutir par une tranche de vie ouverte, sans structure, sans objectif autre que le vide, source de nouveauté. Dans nos vies routinières, ça compte. Mais dans ce cas, il faut reconnaitre qu'il y a eu un minimum de préparatifs, nous savions que nous allions dans le Parc de La Vanoise dans les Alpes françaises, faire de la Via Ferrata...mais par définition cela reste un rendez-vous avec le vide, rien que la Via Ferrata promet du vide.
C'est en voiture en outre que nous partons...
De suite, les reflexes reviennent, on aborde sans embages l'essence de nos vies dans une discussion autoroutière de 8 heures autour de la crise de la quarantaine, du job de cabinetard, des enfants, de notre inévitable fin, des sources de satisfaction, du potentiel de l'humanité et de la nécessité de ne pas être un consommateur en général.
C'est aussi systématiquement le retour à la nature et la nécessité d'exacerber notre lien à la nature. L'humanité reste d'abord et malgré nous, un produit biologique. Dés lors au terme de 8 heures de route motorisées, il nous faut dormir dehors, sur la terre et sous les astres... A l'approche du Parc de la Vanoise vers 1h du mat près de Chambery:
Tu dors? Oui, et toi?
Le lendemain, nous posons les roues de la Citroen au dessus de Modane qui semble triste, dans le décor de Aussois qui semble tellement serein, posé dans l'écrin du Parc montagneux.
Nous allons commencer à pouvoir resentir que nous sommes la montagne, que nous allons aimer le rocher foulé.
Mais les modalités sont différentes cette fois, on se lance dans la Via Ferrata. Nous ne savons pas réelement de quoi il s'agit. Notre vision romancée du concept se limite à l'équipement de certaines voies d'un cable qui assiste le candidat sur certains passages. A ce moment, je penses encore que je vais faire de la rando avec certains passages plus délicats à l'aide d'un cable auquel je m'assure avec un minimum de matériel.
Cienturé par un boudrier, aimablement prêté par Niels, je suis supposé m'assurer au câble avec deux "dégaines absorbeurs d'énergie", il s'agit de courts câbles qui peuvent encaisser les chocs en cas de chute et qu'on enfile autour du câble. Le principe est de rester toujours assuré, qu'au moins une des deux dégaines absorbeur soit arrimée au câble et à chaque point fixe du câble ancré dans la roche, on passe successivement les deux dégaines d'un côté à l'autre du point fixe et comme cela, nous poursuivons notre évolution dans le décor rocheux... Nous sommes en outre, équipés d'un casque et de gants. Marc se montrera soucieux d'éléments de sécurité: "il faut s'entrainer à faire les noeuds Jean-Ro, le noeud de vache notamment.". Vache toi-même, ma grosse...
Aussois a beau être acceuillant, c'est aussi le point de départ de la plus importante Via Ferrata de France, Tiens? On se retrouve au niveau du Fort Victor-Emmanuel. Equipement...
Je dois reconnaitre à la vérité historique que je m'encombre de peu de détails. Perso, je veux manger de la montagne et tater du vide et pas spécialement m'encombrer de consignes ou de matériel de sécurité. De son côté Marc s'emploie à essayer de se souvenir des noeuds de sécurité, d'emporter des longes, ...La sécu...
Il va comprendre plus tard qu'une longe bleue de 20 mètres, c'est lourd...
Le début est réjouisant, la piste des enfants, le câble, le passage des dégaines, des marches... A l'aise...A quoi sert ce matos finalement? C'est une vraie balade.
Cela dit, en évoluant, on est davantage confronté au vide...
Bien équipée, la Via
Doucement, les passages sont plus physiques...On commence à la sentir la nature...notamment la gravité. C'est grave, la gravité, ça entraine...
Mais finalement, on fait quoi, là? Il est 11h du mat et on se balade à plusieurs dizaines de mètres d'un fond de gorge encadré d'abimes...On sent bien la nature dans les bras, là. Tu comprends assez vite que ça tire sur les bras et que tu as juste pas le choix, il faut poursuivre, tu ne peux pas rester dans la position et encore moins à cet endroit, pas possible de quitter le siège ou de faire pause. C'est ça, la nature?
Tu comprends aussi que tu peux tomber...Ce sont tes bras qui te l'apprennent. Cette perspective qui devient plus concrète que jamais, te renvoie face à tes limites et aux évenements conséquents à une éventuelle chute. Tu piges tres vite que cela ne constitue pas une option crédible. Mais merde, c'est con de devoir monter là pour seulement le comprendre.
Ca fait transpirer...C'est pas forcément un bon plan de transpirer pour des gars qui dorment dehors et qui renoncent à croiser une salle de douche durant le séjour. Mais c'est le vide qui fait transpirer.
Le matin, le dos cassé par la nuit sans matelas, on se retrouve à la Boulangerie du Village après avoir été raconter nos vies aux gestionnaires du petit magasin de sports d'Aussois. Dans cette boulangerie, autour de croissants secs, on évoque nos sujets de prédilection: la crise de la quarantaine, le job de cabinetard, les enfants, notre inévitable fin, les sources de satisfaction, le potentiel de l'humanité et la nécessité de ne pas être un consommateur en général mais aussi la vision que l'homme a de lui-même et les bornes conventionnelles de tous types qu'il s'inflige pour se distancer de sa nature. En gros, la religion, quelqu'elle soit, condamne les comportements induits par les besoins naturels, qui relèvent de la pulsion mais tolère, voir valorise, les comportements du consummérisme, bras de la désorganisation humaine.
Le plus génial, c'est qu'une fois la Via finie, malgré qu'on ai eu peur, qu'on se soit dit que cela n'a aucun mais aucun sens de pratiquer cette activité absurde, on remet le couvert...
Et ce n'est pas plus simple en avançant...
La voie dite des "Rois mages" du nom des 3 ponts de singes à passer à 190 m d'altitude, renforce encore, si nécessaire, la notion de vide... Je la conseille à chacun, on ne revient pas indemne de là...
Le plus palpitant c'est de changer les dégaines en tenant agrippé à la roche en surplomb à la force (ou la faiblesse) des bras.
"ne pas le dire à Marc"...Le slogan résonne dans la tête. Tu as le sentiement d'être un peu paralysé sur certains passages mais le but est de ne pas filer le doute à ton pote qui est là, juste derrière et qui doit te suivre après.
Définitivement on ne revient pas indemne de ce passage à vide...C'est consistant.Il reste tout de même que mon rapport à la montagne n'est pas le même en Via Ferrata qu'en randonnée traditionnelle. La randonnée te permet de créer un contact avec la montagne, de type transcendantal, tu perds la notion du temps, tu te vois évoluer progressivement dans la montagne, monter, passer des cols...Tu es en parfaite harmonie avec les éléments. Tu deviens le rocher ... Rocher que tu aimes. La Via Ferrata, forcément a un caractère fascinant mais il s'agit peut - être davantage d'une performance physique et surtout, c'est une pratique d'imposteur. Tu te retrouve dans des situations qu'il faut, à un grimpeur, des années de travail pour atteindre. Se balader sous un surplomb à 190m d'altitude n'est pas à la portée du premier grimpeur. Ceux qui y parviennent sont physiquement et pschologiquement disponibles pour vivre ce délire. Alors que le touriste comme moi, qui ne pratique aucune escalade, n'a qu'à suivre un câble pour vivre cette expérience...C'est un truc d'imposteur. Mais c'est excitant.
Le soir, autour du camp, la vie continue, c'est nettement moins vide...
Il est évident que l'homme a créé Dieu à son image, et non l'inverse comme le pensent les crédules et ignorants volontaires. Allez, lèves-toi, y a du fric à faire entrer puis sortir...
Se coucher est plus approprié à cette heure... Durant ces 3 nuits à la belle étoile, cernées par les abimes, mes nuits seront traversées par le concept de vide. Des types se retrouvent en chute libre, comme s'il s'agissait de la position normale, naturelle, attendue. Ils se lancent volontairement dans le vide obscur du haut de falaise abrupte. Ils te fixent en tombant, présentant leur dos vers ce vide hypnothisant.
Ca laisse un drôle de goût en bouche le matin, surtout lorsqu'il convient de remonter sur la parois.
Au terme de 3 jours de ce régime, nous avions convenbu qu'un retour à la civilisation s'imposait. Ne fusse que pour des raisons ophalives...C'est toi qui sent comme ça? Nous avons donc pris la route de Lyon. La ville est accuillante. Une chambre dans un hotel du centre, près de la place Bellecour, avec un lit, un matelas et une douche. Puis le tour des bars à la croix rousse.
On peut dire que nous l'avons écumée...
Une fois encore, la rando fut une expérience utile à tout égard. Marc, merci pour ce trip... Je suis plein de ce vide.
Pour les ammateurs de cartes et/ou pour ceux qui souhaitent marcher dans nos pas, ca se passe là:
En septembre prochain, prochaine rando...
Attention au vide...
La Thailande, petite...Tu connais, ce Pays le 10eme le plus touristique de notre petite planète?
Ca commence forcement par Bangkok, appelée la venise asiatique. La ville est parcourue par de nombreux cours d'eau et canaux mais surtout, elle flotte sur une plateforme plus qu'humide. Le sol est liquide. On lit que la ville s'enfoce de 3 cm par an...
La ville est envahie par le cablage électrique chaotique parfait et aérien, le sol liquide s'accomode mal d'un cablage souterrain. Au moins, les choses sont claires...
Mais Bangkok, c'est d'abord:
12 millions d'habitants qui en font une méga-mégapole. Plus de 400 tours de 50 étages de moyenne, un Métro souterrain et un Métro aérien, des infrastructures autoroutières plus abondantes que les spagettis dans la bolo, des écrans de publicitaires de taille affolante, une très intense activité en rue égale jour et nuit et inversément. ...
C'est aussi le sentiment que tout bouge sans cesse... Une tour disparaît en quelques jours, une autre pousse en quelques semaines. On peut sentir ce que signifie une dynamique urbaine...On ressent, sans ambiguité aucune, que la lenteur décisionnelle, la résistance au changement, le conservatisme urbanistico-culturel et l'excès de procédural et réglementaire sont des notions inconnues...
La ville vit, elle change sous tes yeux ...
En 1947, Jim Thompson, un américain au service des services secrets OSS, qui s'est distingué dans le commerce de la soie en Thailande et épris de l'art thailandais, décide d'implanter une maison typiquement thai à Bangkok. Il fait venir des maisons traditionnelles en bois, vieilles de 200 ans qu'il reconstitue à proximité du centre de Bangkok, à ce moment encore dans la brouse. Il est dans les 1950' et 1960', l'hôte notable de la ville. Il invite d'ailleurs à sa table le couple Kennedy dans sa maison...
Aujourd'hui, cette maison est bien entourée de quelques palmiers mais surtout d'immeubles tres élevés et en plein centre de ce qu'est devenu Bangkok, l'extention de la ville a parfaitement encerclée cette enclave traditionnelle. Cela démontre comment la ville s'est étendue horizontalement et verticalement tellement rapidement.
Au-delà de l'organisme animé qu'elle est, cette ville fascine aussi par la place qu'elle réserve à la publicité. A bruxelles, l'espace est encombré par des muppies publicitaires de 2m2, il y a quelques dizaines de panneaux de 8m2 puis deux 20m2. A Bangkok, il y a quasi autant de faces de tours couvertes de publicité qu'il n'y a de tours. Les supports de pub sont ommi présents... Times square reproduit à l'infini, en longeur et en hauteur. Je dois concéder que j'ai été impressionné et pas même dégouté, c'est fascinant. Fatalement dans le métro, sur le métro, dans la station, mais aussi dans la station aérienne à 40m de hauteur. Puis une part significative de ces écrans géants (40m2) sont digitaux...Bon, sans doute qu'une exposition prolongée rend malade à la longue.
Bangkok ne dort pas. Animation en rue, alimentation en rue, commerce en rue, stockage en rue, ...
La rue est un espace public mais, à l'évidence, dans une acceptation nettement plus large que la nôtre...L'encadrement réglementaire que nous connaissons sous nos lattitudes, est bien un étouffeur d'animation publique. Les autorisantions semblent ne pas contraintes aucune activité. C'est pas plus mal... Cela m'interroge d'ailleurs par rapport à l'ordonnance Mobilité que l'on vient d'adopter à Bruxelles et dont je suis si épris. Finanlement, à quoi ça ryme et à quoi ça tient.
Tout le monde en parle, le tuktuk.
Roméo, 3 ans, mon fils que j'aime tous les jours plus, veut circuler tous les jours en tuktuk...Bof, je lui préfère, pas à Roméo, au Tuktuk, la moto-taxi pour circuler en ville...Le Tuktuk s'approche de la largeur de la voiture, il n'a finalement aucun avantage compartaif sur l'auto, il souffre autant du traficjump et, de plus, il offre une exposition directe et efficace à la pollution avec ses fenêtres ouvertes.
La moto-taxi est pilotée par ces types, dans leur chasubles rouges, qui attendent le client toute la journée à côté de leur engin à des postes précis, sorte de station:
Le mode de transport est parfaitement efficace et surtout, c'est parfaitement excitant, les types n'ont peur de rien avec leur mopet', pas même de débouller sur les trotoirs encombrés, emprunter la bande en sens inverse, flirter avec les bus oppresés par les autres voitures, ... et ça aussi avec une cliente en amazone sur le siège.
Autre mode de déplacement remarquable: le canal caca:
Des baches protègent les occupants pour éviter les gouttes du cacanal. Ces bateaux sont rudimentaires et avec le canal il rappelle que Bangkok est la Vensie d'orient... Ca vaut les 14 baht/voyage.
Pilote de Tuktuk en attente:
BACC, Bangkok art & culture center, émanation du Guggenheim, il en reprend la spirale...Le pilote est aussi en attente:
On retrouve à priori dans chaque habitation, non pas une télé, mais un temple minature:
C'est que Bouddah est parmis nous. Je ne connais toujours rien à la réligion bouddhiste mais il est frappant d'en comparer l'emblène avec celui de la catholique. Jésus, honnètement, ce type n'est définitivement pas comique, un type qui pend, soutenu par les poignets cloués, le sang ruisselant, les yeux révulsés, la peau pâle pour le moins, un vrai mort vivant. On ne perçoit pas réelement en quoi la vie qu'il propose soit attractive, articulée sur le principe de culpabilité et de souffrance. A côté, son pote Bouddha a toujours le sourire, son nom évoque la zenitude. Bouddha ne semble pas nous renvoyer une image de pénitence mais davantage de plénitude. Il est notamment représenté couché dans le Way Pho, un des nombreux temples du centre de la Capitale thailandaise. L'impressionnant sleeping bouddha:
Sur la page étroite de mon carnet de dessin, je n'ai fait que sa tête mais il s'étend allongé sur 15 mètres...Plutôt sympa, l'éffigie d'un dieu couché par rapport au type en mauvaise santé pendu par les poignets.
Cela dit pas d'affolement, le bouddhisme semble demeurer une religion, avec une série de rites et de contraintes. C'est aussi relativement culpabilisant. Bouddha prône tout de même le détachement par rapport aux pulsions et envies. Rien n'est parfait.
Il reste que globalement cette approche plus accueillante impacte l'ensemeble des comportements des Thais:
On salue Sawadee krap en arborant un sourire figé...en toute circonstance. Les thais saluent en joignant les mains, souriant et courbant le dos... C'est accueillant.
Dans le métro:
A Bangkok, nous sommes accueillis par les Velly.. Chez les Velly, je vous présente la fille, Luna, 8 ans. C'est ma fille à moi, Amaëlle, qui m'a présenté Luna, qui elle m'a permi de connaitre ses parents à elle, Devrig et Sari. Les deux filles étaient l'an dernier en 1ere primaire ensemble, à l'école 4 à Ixelles. Nous sommes devenus assez bien potes et prenions régulièrement l'apéro alors que les filles devenaient des meilleures amies. Je n'ai jamais compris exactement ce que couvrait la conception meilleure amie mais c'est visiblement très puissant. Lorsque les parents de Luna décident de quitter Bruxelles pour Bangkok, c'est la déchirure entre les filles... Pas grâve, ma chérie, nous allons aller à Bangkok prendre le goûter avec Luna. C'est ce que nous avons fait. Nous ne voyageons plus en avion depuis maintenant 9 ans, soit, nous partons. A noter que les Velly sont complètés par les excellents jumeaux Melvin et Evan...Bandits pour le plaisir de Roméo.
La famille Velly est ultra accueillante, pas hésiter à aller les visiter, les amis. Go... Ils crèchent au 26eme étage d'une tour sur Skuhmvit avec une piscine à ciel ouvert au 21eme. La vue depuis la piscine:
Nous quittons Bangkok après une semaine d'introspection pour l'île de Ko Samui...Mais non, déconne pas, pas l'île de Ko Samui pourtant tant recommandée par le Guide du routard peinard, maisbien l'île de Ko Chang. Littéralement, l'île des éléphants. Cette île est la destiantion des Thaïs et de quelques slaves mais pas d'européens, pas d'Allemands, ni de français...
On joint l'île par Bac
Cette fois, nous sommes en vacances, les pieds dans l'eau...Très routard gros lard, finalement...
Aussi les pieds dans l'eau de la piscine...
Le type noie un serpent dans l'eau de la piscine.
Visite sur l' île des éléphants
En effet, en cette saison d'août, en Asie, c'est l'hiver, le ciel est un peu plus chargé...ça fait fuir les touristes et dégage les plages...mais n'empêche pas la baignade....
Globalement, la saison des pluies est très viable...J'ai le souvenir de ces cours de géo où on nous laissait entendre que la Mouson était une période de plusieurs longs mois durant lesquels il pleuvait averse nuit et jour, le vent humide frappait jour et nuit et à l'époque j'étais impressioné par cette vision. Là, il m'est donné l'occasion de le vivre. Il pleut, il pleut une fois par jour...mais je ne le sens pas. Je suis imperméable et l'eau chaude laisse trainer à peine un soupçon de fraicheure tropicale...
plic ploc et ploch ploch ...
Pendant que les parents pensent prendre du bon temps et s'attachent à bouffer et boire, les enfants vivent la vraie vie. Roméo socialise avec ses potes, Melvin et Evan...
Carnet de dessins négligeament posé sur le coin de table...Le pied, reste à le remplir.
Devrig envoie bouler ses enfants et ils en redemandent... Pourquoi?
5 août, jour d'anniversaire mais aussi jour de croisière pour les gros. Nous louons un speed baot pour faire le tour des îles au sud de Ko Chang...
Ce boat m'excite, j'ai envie de sauter en pleine vitesse...Pour mon anniv, je peux faire un peu Belmodo, merde, non?
Finalement, je le ferai...à moyenne vitesse. C'est ça de pris, non?
Par ailleurs, ce tour est un tour de gros. Plein de gros débarquent et nous encerclent sur des bateaux accueillants...
Il est temps pour nous de nous casser et d'aller sur un morceau d'île encore vierge. La virginité est toujours recherchée par l'homme, le renvoyant immédiatement à son paradox fondamental. S'il piétienne le sol vierge, il s'en empare et de plus en plus vite, réduissant d'autant ce qui subsiste de vierge, se poussant lui-même alors à s'emparer encore d'autres terrains vierges, réduissant encore ce qui reste de vierge, et ainsi de suite... C'est pourtnat ce que nous ferrons... C'est effectivement ce que nous faisons en joignant le sud de Ko Chan. Le village de Than, le plus à l'est de l'île est nettement nettement moins touristique, voire quasi dessertique, loin des masses, nous vaguons:
J'aime ce dernier dessin...Tu peux voir sous le toit de la maison une cuisine, une machine à laver, un frigo, ... L'ensemble est quasiment à l'air libre. Seule la pièce du centre est murée, le reste de la maison est terrasse sur pilotis, soumi aux marées... Ce concept m'a toujours séduit. Un jour, je vivrai dans une maison où la cuisine et la salle de bain sont à l'extérieur. Petite rectification historique concernant le dessin, la machine à laver n'était pas présente dans la vraie vie, je l'ai ajouté.
Nous quittons Ko Chang pour le Nord du Pays. C'est sur le chemin du retour vers Bangkok que nous vivons une aventure inédite. Le bus dans lequel nous avons embarqués, s'arrête soudainement sur le bord de l'autoroute à 2 fois 4 bandes qui mène à Bangkok. Il ne se contente pas de s'arrêter, il entame une manoeuvre particulièrement étonnante, il se place en travers des deux premières bandes et attend. On se lève pour profiter au mieux du spectacle qui pourrait être le dernier...il est dingue! On ne peut accéder au conducteur, enfermé dans sa cabine. En même temps, je suis conscient de vivre un truc de dingue...Le type alors s'élance et tourne son bus face au trafic et commence à remonter l'autoroute en sens inverse...Un conducteur fantôme.Nous sommes dans un bus piloté par un conducteur fantôme...
Après quelques centaines de mètres, il emprunte la voie d'entrée sur l'autoroute qu'il utilise comme bretelle de sortie, croissant au passage deux voitures. Cette petite maoeuvre qui vaut sous nos latittudes, une accusation pour tentative d'homicide collectif (nous étions 40 dans le bus), semble courante localement. Les passagers lisent leur bouquin ou dorment...Tout est normal.
Soit...Direction le Nord: nous nous dirigeons vers Chiang Mai, la destination incontournable...
Mais non, une fois encore, nous renonçons à suivre les recommandations pourtant explicites du guide du gros lard, pour préférer les rives du Mékong, fleuve mythique qui personnellement m'attire. C'est dans le Nord mais moins dans le Nord que le Nord...
Mékong au centre du dessin, en bleu:
Il est d'une couleur indéterminée entre le rose et le prourpre, il charie également de l'indéterminé, il sort de son lit et embrasse la terrasse. Sur ses rives, on s'acharne... Toute ma vie, j'ai rêvé d'être un travailleur sur les bords du Mékong
L'art des éffigies...Ca à de la gueule tout de même...
Durant ce temps, pendant que vous êtes occupé à des futilités liées à la bouffe, le Mékong vit et poursuit sa sortie de lit.
La terrasse disparait...Ce n'est pas cette terrasse qui pose des problémes à ce fleuve mythique. Le Mékong est immense, il prend sa source en Chine et s'étend sur près de 5.000 kilomètres, traverse de nombreux pays et ici, il fait la frontière la plus somptueuse avec le Laos. Son eau est vivante, elle change de couleur et de consistance à sa guise, elle emporte ce qui lui convient, souvent des morceaux d'arbres mais tout est possible évidemment. On y retrouve aussi tous les superlatifs, notamment des types y ont sortis les plus gros poissons-chats du monde (du monde? euh à cheker mais sans doute): 280 kilos la pièce...Dégeulasse. il faut déjà voir un poisson-chat de 100 kilos, c'est bien dégeu...Le poisson-chat est au monde de l'eau douce, ce que le pigeon est au monde urbain, un vrai rat dégeu et parasite...
Nous nous sommes logés au Mut Mee à Nong Kai, le guest house de Julian à l'accent british aigu...
Nous y croisons Juillette qui deviendra grande amie de Roméo...
Vue quelconque de Nong Kai:
Nous faisons un tour à moto dans les terres...J'adore. Ces motos sont top.
Roméo à qui j'ai inculqué le principe de l'accélérateur...apprécie. A tel point que lorsque je m'arrête, sans couper le moteur pour prendre en photo cette carte postale vivante, il trouve utile, pendant que j'ai les deux mains occupées avec mon téléphone, de tester la poignée des gaz pour vérifier qu'elle fonctionne encore...VOOOOURM. Voila comment on se viande et qu'on teste les réflexes.
On voyage aussi avec d'autres modes:
Dans la vraie vie, Caro n'a jamais porté des chaussures aussi jaunes...
Les ouvriers sont des ouvières, principalement birmanes...Pas le même plan qu'en Europe.
J'ai apprécié la salle de bain en plein air, un peu comme la cuisine, plus haut. Sur le dessin ici, la vasque d'eau sert de chasse, le client empoigne le récipient flotant et en verse le contenu dans la cuvette. A noter aussi que dans les toilettes moins rustiques, il y a une petite douche sur le côté avec un embout adapté qui permet de se passer de papier toilette...Frais mais éfficace.
Ce petit séjour à Nong Kai fut frais et rafraichissant. Nous étions en cellule familialle, sans nos hôtes, cela créé fatalement un interessant rapprochement, utile à la cohésion. Même si c'était bien, le temps faisant son oeuvre comme partout et toujours, il nous faut finalement quitter non sans visiter l'atelier des femmes. Ces femmes sont mises au travail avec le soutien d'une structure associative, pour éviter d'être mises sur le trotoir. L'atelier produit des vêtements et textiles:
Accueil en gare de Nong Kai à la montée dans le train de nuit pour Bangkok:
Je vous l'ai dit, il n'y a pas de chomage en Thailande...
De Bangkok, nous repartrons immédiatement pour Kanchanaburi, dans l'Ouest, en direction de la Birmanie...
On a testé pour vous les minibus...Ca arrache, surtout dans le noir...
Cette fois, nous repartons avec Dev et les Velly. Ces derniers héritent d'une chambre de haut niveau à Kanchanabury...spécifiquement au niveau de l'odeur:
La pompe à merde est en action pour leur rendre le reste du séjour supportable.
Au-delà de ces désagréments, Kantchanabury a été le lieu d'une toute autre merde... C'est la ville où coule la rivière Kwai au-dessus de laquelle les japonais ont voulu bâtir un pont contre l'avis des aliés: le pont de la rivière Kwa.
Avant le film des années 60, il désignait un vrai pont, maillon d'une voie de chemin de fer que les japonais avaient entrepris de construire à très très grande vitesse, traversant la Thailande et la Birmanie pour soutenir l'effort de guerre sur les côtes birmanes, prises sous les feux des aliés en quête de libération des peuples asiatiques du joug des nippons, associés aux forces de l'axe.
Les japonais ont entamé l'invasion de leurs voisins asiatiques dés le début des années 1930. Lorsque le conflit mondial les intégre, la nécessité d'établir cette ligne ferroviaire de plusieurs centaines de kilomètres est pressante. L'armée impériale japonaise va utiliser pour construire cette ligne, les prisonniers asiatiques dont elle dispose par dizaines de milliers mais également les prisonniers aliés. Elle va leur imposer un rythme de travail de forçat, ne négligeant aucune cruauté ni violence à l'égard de ces méprisables travailleurs. A tel point que les camps dédiés à la construction de cette ligne n'ont rien mais rien à envier aux camps de concentration que l'on retrouve à la même époque en Allemagne et en Pologne. L'année 1943 va être particulièrement dramatique. En moins de 12 mois, ce sont 100.000 types qui vont horriblement périr sur le chantier de cette ligne d'enfer, trépassant à cause des conditions infernales que leur imposent leurs boureaux nippons: cadences de travail insoutenables, insufissances alimentaires, conditions sanitaires infectes, absence totale de soins, exposition renforcée aux risques de malaria et toutes maladies de promiscuité, ...L'enfer.
En outre, cette année, les aliés veulent briser l'élan japonais et visent à détruire les points faibles de la lignes: les ponts. Le pont qui permet de franchir la rivière Kwai sera détruit 3 fois en quelques mois, et remonté deux fois sous les coups de l'armée japonaise. La troisème fois étant la bonne.
Aujourd'hui, le pont est une attraction touristique et a fait l'objet dans les années 1960 d'une reconstruction grâce à des fonds mis à disposition par des banques ... japonaises.
La pause dans les camps des chantiers autour du pont en 1943...
Les organisateurs en 1943...
On est pas des chiens...
De retour à Bangkok, nous flanons au Lumpini Park... Véritable central park au coeur de la ville. Les travailleurs y sont aussi nombreux que féminins...encore
Au Lumpini park, on pratique les arts martiaux, en parfaite symétrie supposée...
L'une des deux va ensuite manipuler un sabre hautement tranchant.
Nous quittons la Capitale et le pays en prenant de la hauteur, un dernier verre sur les toits des immeubles offrant des lounges sofistiqués avec vue imprenable...
Depuis 2003, cela fait donc des années, Caro et moi ne prenons plus l'avion. Nous ne regrettons pas cet écart en 2013.
bonne chance à tous
Sint-Idesbald, début juillet...
Le train quitte à la gare de Koksijde à 16h46…Il est 16h12, nous avons le temps de repasser à vélo à la villa, récupérer les sacs puis filer à la gare. A vélo, on peut tout faire, même avec un fils de 3 ans sur le siège arrière. Si vous ne le savez pas, vous allez le voir.
Un deux-roues, néanmoins, ça se déséquilibre...
Le clou, le clou, le clou...La vaaache...Putain que ça fait maaaal. Une vraie décharge électrique....CaroooOOO.
Alertés par les cris, Pierre et Caro accourent...
L'air de la mer te va bien, tu as de bonnes couleurs...
Un bon vieux clou bien rouillé, noir et tres afiné, enfoncé au creux de la main...En voila une expérience inédite.
Va s'en suivre, une série de réactions:
Vous avez vu...Le pansement passe d'une main à l'autre en fonction des dessins...
Une photo de l'auteur criminel de cette histoire:
Joli, non? Tranchant, rouillé...Très efficace
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